Le Secret (sirr) dans le Coran et la Sunna

Dans la langue arabe :

Dans la langue arabe, le mot sirr désigne une chose couverte ou cachée, qu’on ne peut comprendre. C’est une chose que la personne qui le détient tente de maintenir secret, par la parole aussi bien que par les gestes.
Quant au mot sarîrah : il désigne en arabe ce que la personne tient de secret.
[al-Mou’jam al-‘arabiy al-asâsiy]

Dans la Tariqa Karkariya :

Le Sirr désigne la douceur de la Miséricorde divine et immaculée, exempte de toute souillure issue d’aspirations à l’adoration, placée dans l’intérieur le plus profond et caché du cœur. Cette douceur de la Miséricorde a pour fruit la vision du souffle de l’Unicité, fluant dans la manifestation primordiale de Son Essence (la Poignée de Lumière / al-Qabda Noûrâniya).

Dans le Coran :

Le mot « sirr / secret » fut mentionné à deux reprises dans le Coran : « Il connaît certes les secrets, même les plus cachés. » [sourate Tâ-hâ, verset 7] « Dis : « L’a fait descendre Celui qui connaît les secrets dans les cieux et la terre. »
[sourate al-Fourqân, verset 6]

Dans le Hadîth :

Selon Abou Houreyra (radiAllâhu ‘anhu) : « J’ai gardé en moi du Messager d’Allâh ﷺ deux récipients. J’en ai transmis et ai diffusé un, quant à l’autre si je le faisais on me couperait la gorge. »
[Sahîh al-Boukhâriy, Hadîth n°118]

Selon ‘AbdAllâh ibn ‘Omar (radiAllâhu ‘anhumâ) : Après que [sa fille] Hafsa ait perdu son mari, ‘Omar raconta : « Je rencontrai ‘Uthman ibn ‘Affan et lui proposai Hafsa en mariage en disant : « Si tu le désires, je t’accorde en mariage Hafsa bint ‘Omar. » ‘Uthman répondit : « Je vais y réfléchir. » Quelques jours passèrent avant qu’il ne me formulât sa réponse en ces termes : « J’ai jugé bon de ne pas me marier pour le moment. » Je rencontrai alors Abu Bakr et lui fis la même proposition : « Si tu le désires, je t’accorde en mariage Hafsa, fille de ‘Omar. » Il resta silencieux et ne me fit aucune réponse. Je fus plus en colère contre lui que contre ‘Uthman. Quelques jours passèrent lorsque le Prophète la [Hafsa] demanda en mariage et je lui accordai sa main. Puis Abu Bakr vint me voir et me dit : « Tu as sans doute dû être en colère lorsque tu m’as proposé Hafsa en mariage et que je ne t’ai donné aucune réponse. » – « Oui, répondis-je. » Abu Bakr reprit alors : « Je savais que le Prophète ﷺ avait l’intention de te demander sa main et c’est la seule raison qui m’a empêché de te répondre. Certes, je ne suis pas de ceux qui divulguent les secrets du Prophète ﷺ, et s’il ne l’avait pas convoitée [Hafsa], je l’aurais acceptée. »
[Sahîh al-Boukhâriy, Hadîth n°3731]

Selon ‘AbduLlâh ibn Mas’ud, le Prophète ﷺ a dit : « Allah rassemblera pour un jour désigné, les premières et les dernières générations. Elles se mettront debout, quarante ans durant, les yeux hagards (dirigé vers le ciel), attendant que le jugement soit rendu. Allah descendra dans des nuages du Trône (Arch) au repose pied (Koursy) et on entendra un appel : « Ô hommes, acceptez-vous, de la part de votre Seigneur, qui vous a créés, dotés de biens et vous a ordonné de l’adorer et de ne rien lui associer, que chacun de vous suive ce qu’il adorait, dans la vie antérieure ; N’est-ce pas de la justice de votre Dieu ? « Ils diront : « Si ». Chaque communauté se dirige vers son idole. Il leur sera présenté toutes les idoles qu’ils adoraient. Il y en aura qui se dirigeaient vers le soleil, (d’autres) vers la lune, d’autres vers les pierres. Pour ceux qui adoraient Jésus, le démon qui était affecté à Jésus lui sera présenté.Ceux qui adoraient ‘Uzayr, le démon de ‘Uzayr leur sera présenté. Muhammed ﷺ et sa nation attendront. Allah se présentera et leur dira : « Pourquoi n’êtes-vous pas partis comme les autres gens ? « Ils diront : « Nous avons un Dieu que nous n’avons pas vu ». Il dira :  » Est-ce que vous Le reconnaitrez si vous Le voyez ? « . Ils diront : « Il y a entre nous et Lui un signe, on pourra L’y reconnaître« 
[Rapporté par at-Tabarâniy]

Selon Abou Omâma, le Prophète ﷺ a dit: « L’homme dont je suis le plus satisfait, c’est le serviteur croyant, peu fortuné mais qui savoure ses actes d’adoration, obéissant envers son Seigneur, qui parfait son adoration dans le Secret… Il n’est pas visible parmi les gens et n’est pas de ceux que l’on montre du doigt, il se contente de ce qui lui est nécessaire pour vivre, et dans cet état il fait preuve de patience. Sa mort est rapide et douce, ceux qui le pleurent sont peu nombreux, et son héritage peu conséquent. »
[Musnad Ahmad ibn Hanbal, Hadîth 21617]

Selon ibn ‘Omar, le Messager d’Allâh ﷺ a dit : « Ne parlez pas du destin car il s’agit là du Secret d’Allâh. Ne dévoilez donc pas le Secret d’Allâh. »
[Huliyat ul-Awliya, ibn Na’im. Hadîth 8396]


Source: al-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-‘Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)